obligea d’en descendre et de parcourir la place à pied. Nous visitâmes les magasins de nouveautés et de modes, nous arrêtant à toutes les vitrines. Quand nous rencontrions des couples de jeunes amoureux, je lui disais toute l’admiration qu’elle suscitait pendant ses visites au collège, tous les soupirs qui allaient vers elle, qu’elle n’avait jamais entendus, tout l’amour que lui vouaient en secret tous les élèves, toutes les stances que j’avais composées en son honneur, chantant l’ondulation de ses cheveux dorés que je comparais au mouvement oscillatoire de la mer qui reflète un beau coucher de soleil ; chantant la lumière de ses yeux semblable aux feux de l’aurore. Je lui disais les rêves dorés que j’avais la nuit après m’être endormi en pensant à elle. Je lui disais combien souvent dans mes rêves je l’avais vue venir les bras tendus vers moi et se pencher sur ma couche comme pour me faire goûter la douceur de ses lèvres. Et puis je lui disais comme je pensais souvent à elle le jour, et comme je l’aurais aimée si elle avait daigné m’accorder une petite place dans son cœur. Je lui disais les beautés et les douceurs de l’amour. Mais, hélas ! elle ne semblait pas m’écouter ni me comprendre, tant elle était occupée à regarder la variété des toilettes et des chapeaux étalés dans les vitrines.
« Le temps passait et déjà, à plusieurs reprises, ma jeune compagne avait insisté pour hâter notre retour.