Page:Cotret - Les voies de l'Amour, 1931.djvu/206

Cette page a été validée par deux contributeurs.
204
les voies de l’amour

point de revenir sur mes pas, de rentrer dans la maison, dans le salon, de l’attirer vers moi, de boire ses larmes sous des baisers ardents, de la consoler et de lui offrir de nouveau un amour inaltérable. Mais le souvenir et l’image de ma petite mourante dans son grand lit blanc me revinrent vite. Je me retournai en me disant : pleure-t-elle sur son amour-propre humilié, ou la colère la domine-t-elle encore ? La sortie tempestive et tempêtueuse de mon ex-fiancée, au lieu de m’accabler et de m’attrister, me réjouit et semblait me donner des ailes. Je regagnais ma demeure, plus souple, plus léger, le cœur content, l’esprit libre. Il me semblait que le pavé sur lequel je marchais était jonché de fleurs et de feuilles fraîchement tombées. Il me semblait que j’avais bu un cordial vivifiant ; aussi les lettres que j’adressai immédiatement à ma mère et à ma chère Andrée se ressentaient-elles de ma bonne humeur. Je leur annonçais avec joie mon arrivée prochaine auprès d’elles. J’avais grande hâte de revoir ma petite Andrée et de me dévouer à son bonheur et au retour de sa santé.