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les voies de l’amour

la vie. J’aimais trop la vie active avec tout son cortège de plaisirs et de joies, j’aimais trop ma fiancée avec tout le bonheur qu’elle me promettait, pour m’attacher de nouveau à cette petite amie des anciens jours qui ne tenait plus à la vie que par un fil ténu.

« J’aurais voulu obéir à ma mère que je respectais beaucoup, j’aurais voulu lui faire plaisir, mais il me semblait que mon premier devoir était de rester auprès de mes malades. Mais un jour je dus me rendre à son appel et répondre à sa lettre par ma présence auprès d’elle. Le médecin d’Andrée m’appelait d’urgence en consultation. La maladie d’Andrée, présentant des symptômes plus alarmants, il voulait avoir un confrère pour partager la responsabilité du traitement. Je ne pouvais plus refuser, et, médecin, je devais faire mon devoir. Je me rendis donc chez ma mère que j’amenai chez Andrée où le médecin m’attendait. Le médecin et ma mère pénétrèrent dans la chambre d’Andrée pour l’avertir de mon arrivée, afin de ne pas lui causer une émotion fatale. Après quelques minutes d’attente dans le boudoir, ma mère vint me chercher et m’ouvrit la porte de la chambre d’Andrée d’où le médecin s’était évadé. Je m’arrêtai tout interdit, les pieds rivés au seuil, les yeux démesurément ouverts sur le grand lit tout blanc où gisait ma petite Andrée, aussi pâle et blanche que les draps qui épousaient les formes grêles de son corps.