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les voies de l’amour

froideur d’Andrée. Il voulait laisser au temps d’adoucir le ressentiment d’Andrée, et de calmer ses appréhensions. Il croyait sincèrement que la froideur d’Andrée pour lui se fondrait dans les délices de l’amour qu’elle éprouvait pour moi et qu’à son retour il retrouverait une Andrée oublieuse. La politesse exquise et la bonne éducation d’Andrée lui avaient trop laissé croire à une intimité apparente qu’elle ne lui avait manifestée qu’en considération de l’amitié qui existait entre lui et moi.


« Les vacances étaient finies, les cours de médecine allaient s’ouvrir. Je reçus une lettre de Jean m’annonçant son retour à Montréal depuis quelques jours et la bonne fortune qu’il avait eue de trouver une pension où nous aurions nos chambres voisines. Absolument ignorant de l’indélicatesse de mon ami, je fus heureux d’apprendre cette nouvelle qu’il m’annonçait dans une lettre charmante aussi remplie des sentiments les plus délicats que des marques du plus sincère attachement. Après quelques allusions à nos plaisirs des vacances, il m’exprimait, en termes touchants, le bonheur qu’il ressentait déjà de recommencer cette vie d’intimité et d’amitié que nous avions coulée au collège, espérant qu’elle nous serait encore plus agréable parce que les plaisirs du monde et la liberté de la vie d’étudiant offriraient de nouveaux attraits et de nouveaux liens. Dans