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argent et or, et différents objets en émail d’or, — l’œuvre d’un célèbre abbé Guillaume, — une croix d’or présentée par Charlemagne, et une précieuse relique de vertu miraculeuse, rien d’autre que la tête de Saint-Bertin ; mais, comme on peut s’imaginer, il ne reste rien de toutes ces merveilles. Il y avaient autrefois deux réfectoires, tous deux aménagés avec grand luxe et souci de confort, l’un approprié à l’indulgence d’été, l’autre pour l’hiver, et ici les pieuses recluses semblaient s’amuser assez : leurs beaux jardins étaient arrosés par la rivière limpide Lia, qui les fournissait d’excellents poissons, du gibier de toute sorte pouvait être procuré dans leurs forêts et leurs plaines, et elles étaient protégés par de chevaliers puissants qui avaient intérêt à les garder de bonne humeur. De leur tour, leurs propres hommes d’armes veillaient sur la sécurité de la ville, et ses portes étaient jamais ouvertes avant qu’ils aient donné le signal que tout était en sécurité au loin. Des monarques captifs sont devenus les esclaves de cette communauté fière et puissante, et Childerie, le dernier des Mérovingiens, fut obligé ici d’adopter le camp et quitter un donjon pour une cellule. Aucune fierté, aucune gloire n’est laissée maintenant à Saint Bertin à part celle du gardien de la tour prodigieuse qui regarde avec mépris tout ce qui n’a pas de référence à ses cloches bien-aimées et les ruines qu’il semble considérer avec