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Le Sultan Bossu



Chant premier

Dans des cahiers légués par mon aïeul,
Gros héritage, – hélas ! qui fut le seul, –
Je prends une œuvre aux allures arabes,
En quatre chants, métrés de dix syllabes,
Afin d’offrir un spécimen de l’art,
Tel qu’il n’est plus cultivé nulle part :
Donnons, ô nous, que la mode gouverne,
Quelque relâche à la muse moderne ;
Et puisse un genre exhumé du Caveau,
Etre assez vieux pour nous sembler nouveau !

La scène s’ouvre en un pompeux domaine
De l’Orient, au berceau des Péris,
Des contes bleus et de la race humaine…
Sultan Adab au jardin se promène :
Bossu de taille, et brun, sans favoris,
S’il n’a pas tout ce qu’il faudrait pour plaire,
Et s’il devient parfois atrabilaire,