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en ne tombant plus dans les mêmes erreurs qui nous ont fait perdre les îles ; la Nouvelle-Espagne étant, comme je l’ai plusieurs fois écrit à Votre Majesté une grande et noble contrée, où Dieu Notre Seigneur réunira des millions de fidèles et Votre Majesté d’importants revenus. Je supplie donc Votre Majesté, de m’indiquer la marche que je dois suivre, tant au sujet de ces ordonnances, qu’au sujet des desseins que pourrait former Votre Majesté. En effet, je m’efforcerai toujours de modifier les choses suivant les circonstances, car la contrée est si grande, les climats si divers et les découvertes si nouvelles, qu’il est nécessaire de modifier ses vues suivant les nouveaux milieux ; et s’il paraît à Votre Majesté quelque contradiction dans mes rapports, c’est que j’aurai dû changer de desseins suivant les nouveaux pays que j’occuperais.

César Invincible, que Dieu Notre Seigneur garde Votre Impériale Majesté, qu’il accroisse vos possessions de nouveaux royaumes et seigneuries, qu’il les maintienne prospères et accorde à Votre Altesse tout ce qu’elle désire. De la grande ville de Mexico, de cette Nouvelle-Espagne, le 15 du mois d’octobre de l’année 1524. De Votre Majesté, le très humble serviteur et sujet, qui baise les pieds et les mains de Votre Majesté.

Fernand Cortes.