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iv
préface


n’a aucun secret pour lui, et chacun des termes indigènes employés dans les Relations lui est dès longtemps familier. Aussi me suis-je pris à regretter, qu’au lieu d’une simple traduction, un écrivain aussi bien préparé n’ait point tenté de nous donner une véritable édition critique, avec les variantes déjà relevées par Navarrete, et des commentaires historiques et géographiques dont l’absence se fait sentir, ce me semble, dès les premières pages du volume.

Je me suis trompé peut-être en formulant une telle réserve. Il est possible que M. Charnay ait bien fait d’alléger un texte, auquel il voulait prêter avant tout une allure littéraire, de ces annotations, dont Vedra lui avait donné l’exemple, et qui fatiguent le lecteur, en coupant en menus morceaux le récit qu’il a commencé. Puisse l’excellent traducteur avoir eu tout à fait raison ! Je souhaite que son livre ait au moins les éditions qu’eut, à la veille de la Révolution, celui de Flavigny, et que quelques-uns de ceux qui auront lu dans leur texte définitif les Relaciones de Cortes se prennent d’un beau zèle pour ces intéressantes études américaines si longtemps négligées et qui ouvrent à la contemplation des penseurs de si larges, de si nouveaux horizons !

E.-T. Hamy,
Membre de l’Institut.