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DECEMBRE.


ler DECEMBRE 1763. 367

a les déssiner conviennent bien au sujêt qu’ils doivent oaractériser. II n’y a de role faible dans celte pièce que celui d’Elisabeth ; mais c’est qu’il fallait lui donner beau- t coup de sentiment, et c’est la partie qui manque absolument à M. de La Harpe. Cette pièce ne restera point au théâtre ; mais ce n’est pas, à beaucoup près, un ouvrage méprisable. Le premier ouvrage dramatique de I’auieur décidera de son talent et des espérances qu’il sera permis de concevoir... On peut consulter sur ces troubles sanglans qui ont fourni à M. de La Harpe le sujet de sa tragédie , outre l'Hstoire, ou plutôt le roman de la reine Marguerite d’Anjou, par M. I’abbé Prevost, dont j’ai parlé et qu’on lit avec plaisir, I’histoire de Rapin-Thoyras et celle du philosophe David Hume, qui vient d’arriver à Paris avec I’ambassadeur d’Angleterre, et qui y reçoit un accueil digne de sa reputation et de son méite.

Paris, 1er décembre 1763.

Les vrais prodiges sont assez rares pour qu’on en parle quand on a occasion d’en voir un. Un maitre de chapelle de Salzbourg, nommé Mozart, vient d’arriver ici avec deux enfans de la plus jolie figure du monde. Sa fille , agée de onze ans , touche le clavecin de la maniere la plus brillante ; elle exécute les plus grandes pieces et les plus difficiles avec une précision à etonner. Son frère , qui aura sept ans au mois de fevrier prochain , est un phénomène si extraordinaire , qu’on a de la peine a croire ce >

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