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notonie. Grandval, inimitablle dans le comique, n’a pas jugé à propos de prendre le rôle du Dissipateur ; et Lanoue, qui le joue, n’a ni la figure, ni le feu, ni la finesse qu’il faut pour ces sortes de rôles.




On vient d’imprimer ici sous le titre de La Haie, Traité des légions à l’ecemple des anciens Romains, ou Mémoires sur l’infanterie, composé par M. le maréchal comte de Saxe, ouvrage posthume, in‑12[1]. L’authenticité de cet ouvrage, au moins pour le fond, ne peut pas être suspecte à ceux qui ont connu la façon de penser du grand homme dont il porte le nom. Ce héros, toujours victorieux, fait un tableau fort et malheureusement vrai de tous les maux causés dans les troupes françaises par le défaut de discipline ; il nous trace, d’un autre côté, les avantages d’une discipline sage et exacte. Le projet des légions paraît fort sage ; les légions qu’il imagine seront commandées par un général, composées de quatre régimens, chaque régiment de quatre bataillons, chaque balaillon de quatre compagnies, chaque compagnie de quatre escouades. M. le maréchal de Saxe fait voir avec

  1. Le Traité des Légions porte le nom du maréchal de Saxe, parce qu’il a été imprimé sans la participation de son véritable auteur, le comte d’Hérouville de Claye ( Antoine de Ricouart), sur une copie trouvée parmi les papiers du maréchal de Saxe, à qui il avait été communiqué. Ce grand général, dont les talens embrassaient toutes les parties de l’art militaire, et qui avait applaudi aux vues du comte d’Hérouville, l’engagea à les développer. Quand l’ouvrage fut achevé, le vainqueur de Fontenoy y ajouta des remarques, et lui donna, sur la copie qui était restée entre ses mains, le titre de Traité des Légions. Son suffrage justifiait d’avance le succès de ces Mémoires, dont il existe beaucoup d’éditions. Le nom du maréchal de Saxe ne se trouve plus sur le frontispice de la quatrième, qui a été revue avec soin sur un manuscrit ; Paris, Prault, 1757, petit in‑12. (B.) Il est encore question du comte d’Hérouville dans la première lettre du mois d’avril 1773, de cette Correspondance.