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CORRESPONDANCE

LITTÉRAIRE,



1753



Dans les feuilles qu’on nous demande, nous nous arrêterons peu à ces brochures dont Paris est inondé tous les jours par les mauvais écrivains et par les petits beaux esprits, et qui sont un des inconvéniens attachés à la littérature ; mais nous tâcherons de rendre un compte exact et de faire une critique raisonnée des livres dignes de fixer l’attention du public. Les spectacles, cette partie si brillante de la littérature française, en feront une branche considérable ; les arts n’y seront pas oubliés, et, en général, nous ne laisserons rien échapper qui soit digne de la curiosité des étrangers. Ces feuilles seront consacrées à la vérité, à la confiance et à la franchise. L’amitié qui pourrait nous lier avec plusieurs gens de lettres, dont nous aurons occasion de parler, n’aura aucun droit sur nos jugemens. En rapportant les impressions du public, nous tâcherons de n’appuyer les nôtres que sur des raisons.

M.  l’abbé Raynal, de l’Académie des Sciences et Belles-Lettres de Prusse, vient de donner deux volumes in-8°, sous le titre d’Anecdotes historiques, militaires et politiques de l’Europe, depuis l’élévation de Charles-Quint au trône de l’Empire jusqu’au traité d’Aix-la-Chapelle en 1748. C’est le commencement d’un ouvrage considérable dont l’auteur promet la suite si le public