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voir gré, l’ombre de Grimm moins peut-être encore que ses lecteurs.

Barbier publia, en 1814, un volume de Supplément à cette Correspondance, qu’il termina par un relevé assez étendu, quoique bien incomplet, des inexactitudes et des fautes qu’une lecture sans doute fort rapide lui avait permis d’entrevoir dans cette publication. M. Beuchot, dans un excellent article, inséré au Mercure de France de mai 1814, en signala d’autres encore : mais ces travaux, si précieux pour une édition nouvelle, et que notre tâche devait être de recueillir et de compléter d’une manière qui ne fût pas trop indigne de leurs auteurs, n’ont guère pu servir jusqu’ici qu’à démontrer l’insuffisance de la première édition.

Nous devions donc nous attacher à rectifier, par des notes concises, les faits que Grimm a altérés ; à expliquer les allusions à des événemens contemporains que ses lettres renferment ; à indiquer les véritables titres et à donner le nom des auteurs des ouvrages dont il rend compte. Quant à ses jugemens, il n’entrait pas dans notre plan de les examiner : ce ne sont point des discussions littéraires, ce sont des éclaircissemens que nous nous sommes proposé de donner.

Naigeon a reproché à Grimm d’avoir dénaturé quelquefois les articles que lui remettait Diderot. De la part de Grimm le parti pouvait être sage. Il est sorti de la plume du philosophe plus d’une maxime assez malsonnante pour l’oreille d’un souverain, et les correspondans de Grimm eussent bien pu lui retourner ses lettres, s’il eût laissé une trop libre carrière à l’auteur des Pensées philosophiques. Pour nous qui n’adressons notre travail qu’au public, notre devoir est de collationner les articles de cet auteur sur le