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Ce Patte est le Fréron de l’architecture ; il ne sait rien faire, mais il veut empêcher les autres de faire. Il n’a jamais peut-être construit une cabane ; mais parce qu’il sait dessiner sur le papier les édifices construits par les autres, il se croit architecte. Il s’est déjà déshonoré par quelques procès pareils à celui qu’il intente ici à M. Soufflot. Je hais cette vermine malfaisante autant qu’il dépend d’elle. Je suis fort d’avis qu’on ne prodigue à M. Soufflot l’encens que lorsque son église sera achevée, et qu’elle aura excité l’admiration générale des connaisseurs. Mais que ce Patte ait raison ou tort, la publication de son Mémoire ne peut avoir aucun but honnête, car les choses sont trop avancées pour qu’il y ait du remède s’il a raison : il ne cherche donc qu’à inquiéter l’architecte, qu’à lui ôter la confiance dont un artiste a besoin pour opérer, qu’à lui nuire dans l’esprit du public, qu’à jouer en un mot le rôle d’un maraud qu’il est.


JUIN

1er juin 1770.

M. le baron de Zurlauben, maréchal de camp, capitaine au régiment des gardes-suisses, que son père a commandé longtemps, et membre de l’Académie royale des inscriptions et belles-lettres, a profité de la circonstance du mariage de monseigneur le dauphin avec l’archiduchesse Antoinette d’Autriche, la plus jeune des filles de Marie-Thérèse, pour publier des Tables généalogiques des augustes maisons d’Autriche et de Lorraine, et leurs alliances avec l’auguste maison de France ; précédées d’un Mémoire sur les comtes de Habsbourg, tige de la maison d’Autriche ; volume de trois cent trente-quatre pages.

Le mérite d’un pareil ouvrage consiste dans l’exactitude, et ce mérite ne peut être constaté que par l’usage, à mesure qu’on

    (1771, 3 vol.  in-12) et publiée avec deux autres brochures relatives au même sujet (Lettre du R. P. Radical, Lettre d’un graveur en architecture) sous le titre générique de Mémoires en réponse à celui de M. Patte, relativement à la construction de la coupole de l’église Sainte-Geneviève, etc., 1772, in-8°. Quérard et Barbier les attribuent à Jean Rondelet, mais sans paraître certains de leur attribution.