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CORRESPONDANCE LITTÉRAIRE

PHILOSOPHIQUE ET CRITIQUE

MAI

1er mai 1770.

L’article suivant est de M. Diderot. C’est, l’examen d’un Éloge de la ville de Moukden et de ses environs, poëme composé par Kien-Long, empereur de la Chine et de la Tartarie, actuellement régnant ; ouvrage traduit du chinois en français par le P. Amyot, jésuite, astrologue et missionnaire à Pékin, et publié par M. de Guignes, de notre Académie des inscriptions et belles-lettres ; volume in-8°. Voici ce qu’en dit le philosophe :

La première pièce du recueil est une préface de l’éditeur, qui nous apprend que l’astrologue missionnaire Amyot réside à Pékin depuis plus de vingt ans ; qu’on peut compter sur l’exactitude de sa traduction ; que l’original de ce poëme a été saisi à Canton par les inspecteurs d’une nation qui envie aux étrangers la connaissance de sa langue et de sa littérature ; que le poëme de Kien-Long a été imprimé soixante-quatre fois en autant de caractères différents, et que l’empereur régnant, auteur de ce poëme, aime les sciences et les cultive avec succès.

La seconde pièce est une préface du traducteur, où il proteste de sa fidélité à rendre les pensées de son auteur, autant que notre langue pouvait s’y prêter. Il parle des avantages et de la facilité qu’on aurait à apprendre la langue tartare dans laquelle on a traduit presque tous les ouvrages chinois, et qui