Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 8.djvu/13

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CORRESPONDANCE LITTÉRAIRE
PHILOSOPHIQUE ET CRITIQUE



1768[1]
JANVIER.

1er janvier 1768.

L’auteur du drame qui a pour titre l’Honnête Criminel a fini par où il aurait fallu commencer. Il a conçu l’idée de sa pièce d’après deux lignes que M. Marmontel a écrites sur ce sujet dans sa Poétique française. Lorsque sa pièce s’est trouvée achevée et imprimée, M. Fenouillot de Falbaire a commencé à prendre des informations sur la vérité et les principales circonstances du fait, et il s’est donné beaucoup de mouvement pour en savoir exactement les détails quand il n’a plus été dans le cas d’en profiter. L’intérêt du public pour ce drame a augmenté à mesure que la vérité du fait a été constatée, et l’auteur s’est très-bien trouvé de la compassion qu’aucune âme sensible n’a pu refuser au héros de sa pièce.

La lettre que vous allez lire renferme les véritables circonstances de cette aventure déplorable. Elle est datée du 9 décem-

  1. L’année 1768 présente, ainsi que la suivante, des lacunes qu’il ne nous a pas été possible de combler. En 1769, Grimm fit un voyage en Allemagne, et, bien que Diderot ait consenti à « tenir le tablier » en son absence, ces désidérata s’expliquent par la désorganisation momentanée du service des copistes ; mais nous ignorons pour quelle cause les cahiers des 1er mars, 1er avril, 15 octobre, 15 novembre et 1er décembre 1768 manquent dans le manuscrit de Gotha comme dans celui de Stockholm, si obligeamment communiqué par M. Klemming.