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CORRESPONDANCE LITTÉRAIRE PHILOSOPHIQUE ET CRITIQUE


1790.

AVRIL.

SUR LE JEUNE COMTE DE BELZUNCE MASSACRÉ PAR LE PEUPLE DANS UNE ÉMEUTE A CAEN, ROMANCE, PAR Mme LAUGIER DE GRANDCHAMP.

À peine, hélas ! ma carrière commence,
Faut-il la voir terminer pour toujours ?
Je le sens trop, l’instant fatal s’avance,
Il faut périr : adieu donc, mes amours !

Toi que j’aimais, toi qui m’étais si chère !
Quand de mon sort tu sauras les horreurs,
Ah ! charge-toi de consoler mon père,
Et de mêler tes sanglots à mes pleurs.

Sexe si doux, formé pour l’indulgence,
Quoil vous courez à ce spectacle affreux !
Vous dont l’aspect irrite ma souffrance,
Ah ! respectez mes restes malheureux.

Cher compagnon de mon heureuse enfance,
Toi qui péris pour conserver mes jours,
Fidèle ami dont l’ombre me devance,
Je vais te joindre : adieu donc, mes amours !

Les Brouilleries, comédie en trois actes, mêlée d’ariettes, donnée pour la première fois au Théâtre-Italien le lundi 1er mars, ont eu peu de succès. Les paroles sont d’un jeune homme de