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JeSans son laquais.
La bonne compagnie
Souvent se mésallie :
Ma foi, vive le vin
JeEt la catin !

— Les habitants de Pau avaient fait demander à Louis XIV la permission d’ériger dans leur ville une statue à Henri IV ; on leur répondit que les circonstances n’étaient guère propres à favoriser ce projet, que le roi leur permettrait plutôt de lui en ériger une à lui-même. Ils obéirent, mais au bas de la statue de Louis XIV ils mirent pour inscription deux vers béarnais, dont l’équivoque spirituelle ne peut être rendue en français, et qu’il faut traduire grossièrement ainsi :


Au petit-fils de notre grand henri.

— Le troisième mémoire de M. Bergasse contre M. de Beaumarchais, quoique moins répandu, a fait beaucoup plus de bruit que tous les autres ; il est intitulé Observations du sieur Bergasse sur l’écrit du sieur de Beaumarchais, ayant pour titre : Court Mémoire, en attendant l’autre, dans la cause du sieur Kornmann. Brochure in-4o, avec cette épigraphe : Loquebar de testimoniis tuis in conspectu regum, et non confundebar.

L’écrit de M. de Beaumarchais ne contient pas un mot relatif au fond de l’affaire, ce n’est qu’un exposé simple et modeste de tous ses titres de patriotisme et de vertu on y voit, entre autres, le mémoire secret qui lui fut demandé par le ministère en 1774, sur les conditions auxquelles il convenait de rappeler les parlements, projet si rempli de sagesse et de mesure que feu M. le prince de Conti, à qui il l’avait communiqué, en fut tellement satisfait, qu’il déclara qu’il le signerait à genoux, etc. ; on y voit encore une autre pièce non moins importante à la vérité, mais qui n’honore pas moins le désintéressement du sieur Caron de Beaumarchais ; c’est une lettre à son médecin, M. Seyffer, contenant le précis de tout ce qui s’est passé entre l’auteur du Mariage de Figaro et le sieur Florence, semainier perpétuel de la Comédie-Française, pour empêcher les Comédiens de remettre sur leur répertoire, dans des circonstances si affligeantes pour la nation, et surtout pour la magistrature, la comédie la plus gaie