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telle qu’elle est, la pièce doit ajouter à l’estime que l’on avait déjà conçue du talent de M. Vigée ; plusieurs scènes, et surtout celle de Mme Belfont avec son mari, au troisième acte, méritent des éloges. Le style a paru en général facile, quoiqu’il manque encore souvent de naturel et de précision ; on a remarqué plusieurs vers d’une tournure également simple et heureuse, tels que ceux que dit le marquis pour justifier son absence ; il arrive de son régiment.


Il faut donc tous les ans, pour bien servir son prince,
S’ennuyer quatre mois au fond d’une province.
Et là, très-mécontent d’avoir quitté Paris,
Aux autres enseigner ce qu’on n’a guère appris.


C’est l’endroit de la pièce qui a été le plus vivement applaudi. Cet ouvrage n’a eu encore que quatre ou cinq représentations.


CHANSON
FAITE IL Y A QUINZE ANS PAR M. LE COMTE D’ADHÉMAR, DEPUIS AMBASSADEUR EN ANGLETERRE.

Air du vaudeville du Tableau parlant.

Dans un monde trompeur
J’eus de la bonhomie,
Je parlai de l’honneur,
JeJ’offris mon cœur ;
La bonne compagnie
Persifla ma folie :
Ma foi, vive le vin
JeEt la catin !

Je fus fort bien traité
Quand j’attaquai Silvie ;
Mais je fus débouté
JePendant l’été.
La bonne compagnie
De l’absence s’ennuie :
Ma foi, vive le vin
JeEt la catin !

D’une prude à grands frais
Je me fis une amie,
Même encor je l’aurais