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VERS

ADRESSÉS À MONSEIGNEUR LE DUC D’ORLÉANS,
SUR LE DANGER QU’IL À COURU
EN TRAVERSANT LA PETITE RIVIÈRE D’OURCHE,
PRÈS LA FERTÉ-MILON[1].
Le cheval qu’il montait a entièrement disparu, et le jockey qui le suivait eût péri s’il ne s’était pas rejeté à l’eau pour le sauver.

Déjà trois éléments t’ont déclaré la guerre :
Le feu dans ton palais, l’air quand tu prends l’essor[2] ;
L’eau fait pour t’engloutir un inutile effort.
L’eaIl ne reste plus que la terre :
L’eNe crains rien d’elle, ô brave d’Orléans ;
L’eaDoit-on craindre une tendre mère
Quand on sauve la vie à l’un de ses enfants ?


IMPROMPTU

DE M. LE BRUN POUR S’EXCUSER DES LOUANGES
PRODIGUÉES À M. DE CALONNE
À L’OCCASION DE L’ASSEMBLÉE DES NOTABLES.

Esprits faux et malins, n’accusez plus mes vers,
Non, je n’ai point flatté Calonne ni la France.
Après avoir peint nos revers,
Au défaut du bonheur, j’ai chanté l’espérance.


QUATRAIN

SUR LES DÉMARCHES FAITES PAR Mme LA MARÉCHALE DE NOAILLES
ET PAR Mme LA MARQUISE DE SILLERY
POUR S’OPPOSER À L’ENREGISTREMENT DE L’ÉDIT
QUI ACCORDE L’ÉTAT CIVIL AUX PROTESTANTS
EN FRANGE.

Noailles, Sillery, deux Mères de l’Église,
NoaiSoulèvent tout le Parlement.
NoaiSoit qu’on les voie ou qu’on les lise,
NoaiOn est sûr d’être protestant.

  1. Le 5 décembre.
  2. On veut rappeler sans doute ici l’ouragan qui faillit faire périr le prince dans son voyage aérostatique de Saint-Cloud à Meudon. (Meister.)