Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 1.djvu/509

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
491
NOUVELLES LITTÉRAIRES.

« Tudieu ! dit-il, je connais bien ma cour,
À Telle beauté n’est pas commune ;
À Dans mes États je n’en vois qu’une :
C’est Beauménard, ou je m’y connais mal.
— Oui, reprit-on, est-il une autre belle ?
Point l’on n’en sait, assurément c’est elle
Qui dans Paris tient votre tribunal.
Sous vos habits que d’amants la friponne
Va désormais enchaîner sous sa loi !
— Oui, dit l’Amour, il faut qu’on lui pardonne ;
À Chacun va la prendre pour moi. »


ÉPIGRAMME
SUR LA BROCHURE INTITULÉE la Voix du prêtre.

Quand l’auteur presbytérien
Dit qu’un évêque ne vaut rien,
Il parle mieux qu’homme de France ;
Mais il dirait tout aussi bien
En disant que la différence
Du prêtre à l’évêque n’est rien.


ÉPIGRAMME CONTRE VOLTAIRE.

Spectre mouvant, squelette décharné,
À Qui n’a rien vu que ta figure,
À Croirait avoir vu d’un damné
La ressemblante et hideuse peinture.
À Mais en te parcourant,
Poëte impie, effréné philosophe,
On trouve enfin en te considérant
Que la doublure est pire que l’étoffe.


TROIS AMOURS FAITS PAR COYPEL ET VAN LOO, PEINTRES CÉLÈBRES, ET PAR BOUCHARDON, LE PREMIER SCULPTEUR DE L’EUROPE.

À Coypel, Van Loo, Bouchardon, tour à tour,
À À nos regards ont exposé l’Amour.
Il est fin, menaçant, un perfide sourire
À ffDécèle son fatal empire.
À On reconnaît l’auteur de nos désirs,
À ffDe nos peines, de nos soupirs.
De la plus belle flamme on redoute l’issue ;
Hercule voit en arc transformer sa massue