badinage. On se moque dans celui-ci de M. de Réaumur et des fours de fumier qu’il a imaginés pour faire éclore des poulets sans le secours des poules.
— On vient d’imprimer un recueil de mauvaises lettres, dans lesquelles Caron écrit des nouvelles de l’autre monde à un homme qui lui en mande de celui-ci[1]. Le style de cette brochure est aussi plat que les choses en sont communes.
— Les Anglais ont une tragédie très-singulière intitulée le Marchand de Londres, ou l’Histoire de George Barnwell[2]. C’est un homme vertueux, mais simple, qui assassine un oncle dont il doit hériter pour plaire à une courtisane qu’il aime. Cet ouvrage a été agréablement rendu en notre langue par M. Clément. On vient d’en donner une nouvelle édition dans laquelle vous trouverez quelques scènes qu’on avait supprimées dans la première.
Milord, dont la sagesse en succès si féconde
Protège les beaux-arts et joint tous leurs trésors
À ceux que la Tamise attire sur ses bords
Des plus lointains climats du monde ;
Vous qui mettez au rang de vos concitoyens
Tous les naturels du Parnasse,
Votre accueil m’y donne une place
De beaucoup au-dessus de celle que j’y tiens.
Flatté dans mon pays, appelé par le maître
Pour chanter ses travaux ou ses nobles plaisirs,
Habitant d’une cour dont vous savez peut-être
Que j’ai depuis longtemps amusé les loisirs,
Je croyais n’avoir plus à former de désirs ;
Votre nom dans mon cœur en fait encor renaître.
L’Europe retentit d’un nom si respecté,
L’Angleterre se plaît d’en orner son histoire.
Et quel lieu plus fertile en juges de la gloire ?