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NOUVELLES LITTÉRAIRES

Técubains qui la menèrent à Thekela. Ce prince lui laissa le choix entre le trône et l’esclavage, et la princesse le flatta que peut-être elle pourrait devenir un jour sensible. Par cette adresse, elle donna le temps aux Mexicains d’arriver, de combattre son tyran et de le vaincre ; il périt de la main même de Tobilos. Cet aimable prince conduit en triomphe à Tzécuzo sa chère Jaïren ; elle fut reçue par ses sujets en reine, et de là elle se rendit à la cour du Mexique où le vieux roi abdiqua la couronne pour la placer sur la tête de son fils qui épousa Jaïren. Leur bonheur fut troublé par Zéide, reine de Tacuba, sœur de l’infortuné Thekela, qui les avait suivis et qui nourrissait une forte passion pour Tobilos, lequel l’estimait, mais ne l’aimait pas. Cependant Askar, frère de Tobilos, brûlait d’un feu très-violent pour Zéide. L’insensibilité de cette princesse lui fit croire qu’il avait un rival, et, à force de recherches, il s’assura qu’elle soupirait pour Tobilos. Cette découverte le détermina à former secrètement une ligue avec tous les rois voisins pour perdre son frère, dont la puissance et la réputation leur faisaient ombrage. Quoique Tobilos eût été surpris, il ne laissa pas de songer à se défendre. Il forma deux corps d’armée ; avec l’un il alla combattre une armée ennemie ; et il laissa l’autre à Askar, dont il ignorait la trahison, pour couvrir la capitale. Tobilos fut vainqueur, mais Askar arrêta les courriers qui venaient annoncer les succès du roi, et il répandit que ce prince avait été vaincu et tué. Ce stratagème ne lui servit de rien ; Zéide refusa toujours de l’écouter, et elle se poignarda avec la reine Jaïren. Askar, furieux, se mit déguisé à la tête des troupes ennemies, et alla combattre Tobilos qui revenait triomphant à sa capitale. Il en reçut le châtiment dû à ses crimes ; il fut tué, et les troupes pour lesquelles il combattait dissipées. Après ce nouveau succès, Tobilos se hâte de rejoindre la reine, son épouse, et Zéide ; il les trouve poignardées, et, à leur imitation, il se poignarde aussi.

La marche de ce roman est ce que j’y ai trouvé de plus passable. Le style en est maussade et manque de correction.

De la manière de négocier avec les souverains, par M. de Callières, 2 volumes in-12.

Il y a environ trente ans que cet ouvrage parut pour la première fois. On vient de le refondre et d’y mêler des faits qui