Irritée, au village elle tournait ses pas ;
Pour moi, dit-elle, aurais-tu plus d’appas,
Mon cher Daphnis, je ne le ferais pas
Si le cœur ne le faisait faire.
Non, non, me disait-elle encor,
Ton amour seul fait mon trésor :
Aux tendres cœurs pour plaire
Il ne faut pas des biens emprunter la splendeur ;
Un amant riche est souvent imposteur ;
Mais on ne peut soupçonner notre ardeur
Car c’est le cœur qui le fait faire.
Pour toujours, Glycère, aimons-nous,
Ne rompons point des nœuds si doux.
Dieu du tendre mystère,
Répands toujours sur nous tes aimables bienfaits ;
Nous nous livrons aux douceurs de tes traits :
Que le désir nous enflamme à jamais,
Et que le cœur le fasse faire.
— Histoire d’un gentilhomme écossais aux cours de Suède et de Pologne pendant les règnes de Frédéric-Auguste et de Charles XII[1].
C’est un Écossais mécontent, qui quitte sa patrie en 1707 pour venir en France, d’où il passe en Pologne et en Suède. Des duels, des enlèvements, des rivalités, des travestissements, des sympathies, toutes les extravagances de nos anciens romans sont réunies dans celui-ci ; tout l’avantage qu’il a sur les autres, c’est qu’il est fort court. Il est d’ailleurs écrit sans esprit, sans légèreté et sans délicatesse.
— On vient de faire partir pour le Portugal une grille d’église qui coûte deux cent mille écus. Cet ouvrage, qui a attiré l’attention de tout Paris, a été exécuté par un très-bon ouvrier nommé Destriches, sur les dessins envoyés de Portugal et faits par un architecte que je crois Italien et qui réside à Lisbonne. Nous avons été ici plus contents de l’exécution que du dessin, qui nous a paru trop composé.
— Lucina sine concubitu ; Lucine affranchie des lois du concours. Lettres traduites de l’anglais d’Abraham Johnson[2].