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NOUVELLES LITTÉRAIRES.

trop de vers que des mauvais vers. Un M. Dumolard a examiné les imperfections de cet ouvrage dans une dissertation où on a trouvé tant de partialité[1] qu’on a soupçonné M. de Voltaire d’y avoir mis la main.


LXIX

18 mai 1750.

M. le duc de Chartres, qui avait la réputation d’être amoureux de Mme la marquise de L’Hôpital, porte maintenant, dit-on, ses hommages à Mme de La Force. Cette infidélité a donné occasion aux couplets suivants :


PrinceÀ vous porter,
Prince, vous avez de la peine,
PrinceÀ vous porter ;
L’amour vient y remédier ;
Vous ne vous donnez plus d’entorse
Depuis que vous avez La Force
PrincePour vous porter.

PrinceQuoique sans dent,
Elle séduit, elle intéresse,
PrinceQuoique sans dent.
Son maintien trop indécent,
De son cœur trahit le désordre.
On dit même qu’elle veut mordre
PrinceQuoique sans dent.

PrinceÀ L’Hôpital,
En vain vous rendiez hommage
PrinceÀ L’Hôpital ;
Son cœur ne peut être banal,
Car Soubise pour des pistoles
Et Boufflers pour des cabrioles
PrinceOnt L’Hôpital.

  1. Dissertation sur les principales tragédies anciennes et modernes qui ont paru sur le sujet d’Électre et en particulier sur celle de Sophocle, par M. Dumolard, membre de plusieurs académies. Londres, 1750, in-8. Voltaire a certainement revu cette dissertation, que Beuchot a réimprimée à la suite d’Oreste.