En fait de vers et de gravure
Nous feront regretter La Fontaine et Callot.
La Motte fit mettre dans le privilège du roi pour l’impression de ses fables qu’il ne serait pas permis de les traduire en latin, en grec, ni en hébreu. Peu après, le poëte Gacon les refondit et les fit imprimer sous ce titre : Fables de M. de La Motte, traduites en vers français.
Un jour, M. de Fontenelle disait à Voltaire que sa tragédie d’Œdipe était fort belle, mais que la versification en était trop forte et trop pleine de feu. M. de Voltaire lui répondit qu’il ferait son profit de cette critique : « Et pour apprendre, dit-il, à me corriger, je m’en vais lire vos pastorales. »
Brossette écrivait à Rousseau : « Je dirai de vous en poésie ce que Despréaux disait de Lulli en musique ; non-seulement vous êtes le premier, mais vous êtes le seul. »
Voici l’épitaphe que Rousseau a faite pour lui-même :
De cet auteur noirci d’un crayon si malin,
Passant, veux-tu savoir quel fut le caractère ?
Il avait pour amis d’Ussé, Brumoy, Rollin,
Pour ennemis Gacon, Pitaval et Voltaire.
Voici une autre épitaphe composée par Piron, et qui ne se trouve pas dans les lettres :
Le Brabant fut sa tombe, et Paris son berceau ;
Voici l’abrégé de sa vie
Qui fut trop longue de moitié :
Il fut trente ans digne d’envie,
Et trente ans digne de pitié.
— On m’apporte dans l’instant les Observations sur les mœurs des Grecs, par l’abbé de Mably, auteur du Droit public de l’Europe et de quelques autres livres ; j’ai lu en manuscrit quelques morceaux de cet ouvrage, qui m’ont paru d’une grande beauté. J’aurai l’honneur de vous en parler dans ma première lettre.