les uns croient qu’il est mort, les autres croient qu’il est vivant ; pour moi, je ne crois ni l’un ni l’autre. »
Racine fils, ayant souhaité d’être de l’Académie, l’abbé Desfontaines lui dit joliment : « Eh ! pourquoi demandez-vous une place de l’Académie française ? A-t-on besoin d’une charge de secrétaire du roi quand on est gentilhomme ? » À quoi il ajouta : « On a grand tort de m’accuser de mépriser cette Académie, puisque j’en compare les places à des charges qui sont belles, mais qu’on ne recherche pas quand on n’a pas besoin des privilèges. »
Voici comme Rousseau parle de Rameau, le plus grand musicien peut-être qu’ait eu la France, et le seul qu’elle ait maintenant :
Distillateur d’accords baroques
Dont tant d’idiots sont férus,
Chez les Thraces et les Iroques
Portez vos opéras bourrus.
Malgré votre art hétérogène,
Lulli de la lyrique scène
Est toujours l’unique soutien.
Fuyez, laissez lui son partage.
Et n’écorchez pas davantage
Les oreilles des gens de bien.
L’aventure d’un évêque de France qui se sauva, il y a quelque temps, par la fenêtre pour éviter ses créanciers, inspira à Rousseau l’épigramme suivante :
Pour éviter des juifs la fureur et la rage
Paul dans la ville de Damas
Descend de la fenêtre en bas.
Le P…, en homme sage,
Pour éviter ses créanciers
En fit autant ces jours derniers.
Dans un siècle tel que le nôtre
On doit être surpris, je crois.
Qu’un de nos prélats, une fois,
Ait su prendre sur lui d’imiter un apôtre.
M. de La Motte étant mort, Rousseau, son ennemi irréconciliable, fit l’épitaphe suivante :
Ci-gît, mieux vaut tard que jamais,
Le successeur de Desmarais.