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dans le second des maréchaux de Saxe et de Lowendal, dans le troisième de M. de Saint-Séverin, et dans le quatrième du prince Édouard :

PrTel qui ne voulait rien prendre
Prit deux étrangers pour tout prendre,
PrUn étranger pour tout rendre,
Le prétendant pour le prendre et le rendre.

— Il paraît une assez grosse brochure intitulée Observations sur les arts[1]. Cet écrit a trois objets : d’examiner les tableaux qui ont été exposés cet année, de marquer les embellissements dont la ville de Paris est susceptible, de relever les fautes qu’on a commises dans les édifices publics qui ont été élevés depuis quelques années. Comme le style de cet ouvrage est plat et diffus, que les choses dont il est rempli sont extrêmement communes et qu’il n’y a nul ordre, nul arrangement, on a jugé à propos de l’attribuer à l’abbé Le Blanc.

Catilina est à sa onzième représentation ; on croit qu’il ira jusqu’à vingt. Les ennemis de Voltaire se donnent des mouvements incroyables pour soutenir cette pièce, et ils réussissent. On a déjà publié quatre critiques de cette tragédie. La première est une lettre adressée à Voltaire ; c’est être très-favorable à cette brochure que de n’en dire ni bien ni mal. La deuxième est intitidée simplement Lettres sur Catilina ; c’est un examen froid et pesant, mais trop favorable de cette pièce ; la troisième est un conte allégorique assez léger, assez ingénieux et assez gai, dans laquelle on adopte la calomnie si souvent répétée que c’est un chartreux qui est auteur de toutes les tragédies qui portent le nom de Crébillon. La quatrième est intitulée Lettre d’un sot ignorant sur Catilina ; c’est une discussion assez agréable et fort désintéressée de cette pièce. Je terminerai l’article des critiques par l’épigramme suivante :

Si le Catilina donné par Crébillon
N’a pas tout le succès qu’il en pouvait attendre,
N’a pas Ce n’est pas qu’il ne soit fort bon ;
N’a pas Mais il s’est avisé de prendre

  1. Les Observations sur les arts et quelques morceaux de peinture et de sculpture exposés au Louvre, où il est parlé de l’utilité des embellissements des villes, Leyde, 1748, in-12, sont de Saint‑Yves, d’après Barbier.