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la brèche amoureuse. M. de La Popelinière a choisi le jour de la revue des uhlans, où sa femme était allée, pour s’assurer de l’état des lieux avec un commissaire de police et plusieurs autres officiers de justice. Figurez-vous Vulcain appelant les dieux pour être témoins de son déshonneur ! Tout le monde le fut de celui de M. de La Popelinière, car il y avait ordre à la porte de laisser entrer tous les curieux. Sa femme, à son retour de la revue, ne s’attendait guère à la scène nouvelle qu’elle allait essuyer, et, quoique accompagnée de deux grands maréchaux de France, son mari ne voulut point la recevoir. Ce trou, disait-on, servait de passage à plus d’un athlète ; mais l’invention en est trop ingénieuse pour ne pas être immortalisée. Mme de La Popelinière a été forcée de se séparer de son mari, qui lui fait 10,000 livres de rente pour vivre en son particulier.

Comme on tourne tout en plaisanterie dans ce pays-ci, on n’a pas manqué de faire des vers sur cette aventure ; les voici :


affiche.

À tous maris ayant des femmes
Susceptibles d’obliques flammes.

Messieurs, vous êtes avertis
Qu’on fait fabriquer dans Paris,
En perçant la maison voisine,
Fond de cheminée à ressort
Où l’amant peut passer le corps
Sans que personne le devine.
On pourra voir cette machine
Rue de Richelieu, sans effort,
Chez madame La Poplinière,
Pour laquelle on fit la première.