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LE BARON DE GRIMM

de donner ici la liste complète de tous les hommes de lettres qui reçurent, par les mains de M. de Grimm, des marques plus ou moins précieuses de la bienveillance de cette princesse.

Que d’artistes distingués, tels que les Greuze, les Clérisseau, les Houdon, qui ne doivent qu’à l’intérêt que M. de Grimm sut inspirer en leur faveur les premiers, les plus utiles et les plus honorables travaux, dont ils furent chargés par les différentes cours auxquelles il adressait ses feuilles littéraires !

Ses relations avec ces différentes cours ne se bornèrent point à cette correspondance plus ou moins générale. Il se vit honoré d’un commerce de lettres plus particulier avec les premiers souverains et les plus grands ministres que l’on comptait en Europe, avec Frédéric le Grand, avec Catherine II[1], avec les

    catalogue imprimé dudit cabinet, emballés sous nos yeux, cordés et cachetés du cachet du commissaire de Sa Majesté Impériale et de celui de Son Altesse Sérénissime, remis par le commissaire de Son Altesse Sérénissime au commissaire de Sa Majesté Impériale, qui le reconnaît et s’en charge par le présent et en décharge M. l’abbé de La Chau.


    Et à l’instant le commissaire de Sa Majesté Impériale a remis en espèces et monnaie ayant cours la somme de quatre cent cinquante mille livres à M. Galli, qui le reconnaît et s’en charge par le présent, et s’oblige d’en compter à Son Altesse Sérénissime pour le prix dudit cabinet qui avait été convenu entre le fondé de pouvoirs de Sa Majesté Impériale et ceux des Sérénissimes Princes et Princesses, héritiers de feu monseigneur le duc d’Orléans, avant que Son Altesse Sérénissime se trouvât, par l’événement de l’acte de partage, maître et propriétaire de la succession mobilière du feu prince son père, et au moyen dudit payement le commissaire de Son Altesse Sérénissime quitte et décharge le commissaire de Sa Majesté Impériale et tous autres du prix dudit cabinet.


    Fait sextuple entre nous soussignés, savoir : deux expéditions pour le commissaire de S. M. l’Impératrice de Russie, pour lui servir de quittance et d’attestation que les pierres gravées qui lui ont été livrées sont exactement celles qui composaient le cabinet de feu monseigneur le duc d’Orléans, une expédition pour le commissaire de S. A. S. monseigneur le duc d’Orléans, pour lui servir de reconnaissance de la remise dudit cabinet, une expédition pour les archives de Son Altesse Sérénissime, une expédition pour M. l’abbé de La Chau, pour lui servir de décharge du dépôt qui avait été confié à sa garde, et la sixième expédition pour le trésorier de Son Altesse Sérénissime et lui servir de pièce justificative.


    À Paris, au Palais-Royal, le vingt-trois octobre mil sept cent quatre-vingt-sept.

    Le Baron de Grimm. Geoffroy de Limon.
    Galli. L’abbé de La Chau.

  1. Aux époques les plus remarquables d’un règne si rempli d’événements et de gloire, l’activité de cette auguste souveraine se plaisait à se délasser des soins du plus vaste empire en écrivant à M. de Grimm des lettres de douze et quinze pages, où la plaisanterie la plus légère et la plus piquante se trouvait mêlée aux vues les