Car on croirait à leur travail informe,
Où le bon sens ne fut jamais admis,
Que le ministre a fait Sémiramis
Et le poëte arrangé la réforme.
— Testament d’un Gascon[1]. C’est le titre d’une plaisanterie qui vient de paraître. Les Gascons passent parmi nous pour glorieux et pour pauvres. Le Gascon dont on a feint le testament soutient bien cette idée. Il n’a rien à donner, et il fait des legs d’un air d’importance comme s’il laissait des millions. Ce qu’il y a de plus heureux dans cette brochure, c’est le titre, qui devait inspirer cent choses vives, agréables et spirituelles.
— La Motte-Houdard, parmi beaucoup d’ouvrages manuscrits, a laissé en mourant un opéra intitulé Pygmalion. Rameau, avant de le mettre en musique, a voulu y faire faire quelques changements. Il a choisi pour cela un nommé Ballot, qui vit ordinairement à Passy, maison de campagne d’un financier homme d’esprit appelé La Popelinière. Ces changements ont déplu au public, et ont donné lieu à l’épigramme que vous allez lire. Vous vous rappellerez aisément, en la lisant, que le poëte La Motte a beaucoup écrit contre Homère et contre les autres grands hommes de l’antiquité.
Contre l’honneur des morts sublimes,
Connais, Houdard, quels sont tes crimes
Par la rigueur du châtiment :
C’est qu’en nos jours, impunément,
En butte au plus vil des outrages.
Ton sort se décide à Passy ;
Mais quel sort ? Tremble, le voici :
Ballot corrige tes ouvrages.
— Voici quelques traits d’histoire que j’ai recueillis sur Jacques II, roi d’Angleterre, que j’ai jugé qui pourraient vous faire plaisir.
Un jour que le roi allait à sa chapelle, il donna l’épée de cérémonie au duc de Norfolk qui, né papiste, avait embrassé la religion protestante. Le duc marcha devant le monarque jusqu’aux portes de la chapelle, où il s’arrêta : « Milord, lui dit
- ↑ Inconnu aux bibliographes.