À rien de beau pour nous, Gresset,
Tu ne conclus dans ton placet.
Quoi ! du roi confiner la gloire
Au fût d’un vieil observatoire ?
Mieux valait garder le tacet.
Toute colonne, comme on sait,
Avec le temps, comme un lacet.
Se rompt et laisse une mémoire
À rien.
Avec beaux jetons au gousset,
Sommes-nous pas seize ou dix-sept,
Payés pour le poëme ou l’histoire ?
À quoi sert donc notre écritoire ?
Tu l’auras l’ait dire tout net :
À rien.
— On vient d’imprimer à Paris un recueil de ce qu’on a trouvé de plus agréable dans les mémoires de l’Académie de Berlin. On a fait entrer dans cette compilation : 1° L’Exposition du plan imaginé par le roi de Prusse pour la réformation de la justice. Ce morceau a paru nerveux, plein de logique, de précision, et digne de M. Formey. 2° Les Mémoires pour servir à l’histoire du Brandebourg. Ces mémoires manquent de correction et d’agrément. Tout cela est trop sec, trop décharné, trop chronologique. Il y a deux autres vues politiques qui font regretter qu’il n’y en ait pas davantage. On souhaiterait que le roi eût laissé à M. de Maupertuis le soin de revoir cet ouvrage, comme il laissa autrefois à Voltaire le soin de corriger l’Anti-Machiavel.[1]
- ↑ Titon du Tillet avait proposé d’appeler lodoïcien les monuments élevés à la gloire de Louis XIV et de Louis XV. Lodoïque est une variante de ce néologisme peu connu.