Dumont. La Mérope, qui avait si bien réussi au théâtre par le jeu de Mlle Duménil, eut un succès moins brillant sur le papier. M. de Fontenelle, qui n’aime pas Voltaire, dit à ce propos : « Les représentations de Mérope ont fait grand honneur à Voltaire, et l’impression à la Duménil. »
7° Le Brutus, qui a mieux réussi à l’impression qu’au théâtre pour des raisons qu’il serait trop long de rapporter, fut donné dans le temps que les pièces satiriques qu’on nomme Calottes étaient en règne. Un abbé, qui assistait à la première représentation de cette pièce, se trouva placé aux secondes loges devant une femme. Comme il est de la décence que les meilleures places soient pour les dames, on fut indigné de l’incivilité de l’abbé et on lui cria pendant un quart d’heure : À bas la calotte ! Celui-ci, ennuyé de tout ce tintamarre-Là, prit sa calotte et dit en la jetant : « Tiens, la voilà, parterre ; tu la mérites bien. » Le mot parut extrêmement heureux ; il fut applaudi, et l’abbé qui l’avait dit fut laissé tranquille.
8° Je me rappelle deux épigrammes qui furent faites toutes deux à l’occasion de la Princesse de Navarre. Les voici ; elles sont de M. de Bonneval :
Qui s’en va, courant nuit et jour,
Sans page et sans dame d’atour,
Est une dame bien bizarre ;
C’est le vrai choix d’un calotin. »
L’auteur, sans s’étonner d’un reproche si juste,
Réplique avec un froid dédain :
« J’aime mieux ennuyer Auguste
Que déplaire au peuple romain. »
Quand vous mettiez dans vos ouvrages
De l’esprit et du sentiment,
Les Quarante agissaient avec discernement.
En vous refusant leurs suffrages.
Ils n’ont plus la même raison,
Aujourd’hui rien ne vous sépare :
Votre princesse de Navarre
Vous remet tous à l’unisson.
9° Il y a plusieurs pièces de Voltaire, comme Adélaïde, Éryphile, etc., qui ont échoué ; aussi n’ont-elles jamais vu le jour.