Sentiments dévots,
Happelourdes, pavots
Et brides à veaux.
Mauvais rêve,
Sacré glaive.
Billets, cassette et bandeau.
Sots oracles.
Faux miracles,
Un temple fort beau.
Que n’a-t-on pas mis
Dans Sémiramis, etc.
Deux fois le diable en l’air,
Et la foudre et l’éclair,
Grand tonnerre.
Bruit sous terre.
Meurtre et trahison.
Inceste et poison.
Que n’a-t-on pas mis
Dans Sémiramis, etc.
Puisque l’occasion s’en présente et que la littérature ne fournit pas de nouveautés en ce temps-ci, je vais ramasser le peu de particularités que je sais sur les autres tragédies de Voltaire.
1° La première et la meilleure pièce de Voltaire, c’est son Œdipe. Il n’avait que dix-huit ans lorsqu’il la donna. Les comédiens la refusèrent d’abord, et il fallut une espèce d’ordre de la cour pour les engager à la jouer. Cette tragédie eut un succès prodigieux. Le jeune poëte, séduit par les flatteries qu’on lui prodiguait en cette occasion, dit en bonne compagnie qu’il allait donner une pièce où se trouveraient tous les beaux côtés de Corneille et pas un de ses défauts : « Monsieur, lui repartit brusquement un homme peut-être trop sincère, donnez-nous les défauts de Corneille, et on vous tient quitte du reste. » Le maréchal de Villars disait à Voltaire, à l’occasion d’Œdipe, que le public lui avait bien des obligations de lui consacrer ainsi ses précieuses veilles : « Monsieur, lui réplisua le poëte, le public me serait bien plus redevable si je savais écrire comme vous savez agir et parler. »
2° La Mariamne n’eut qu’une représentation. On a prétendu que le public se trouvant partagé sur le mérite de cette pièce,