M. M***, se trouvant avec la comtesse de La Suze, lui maniait les mains ; elle lui dit ce vers de Scarron :
Les patineurs sont gens insupportables,
auquel il répondit aussitôt par le vers qui suit :
Même aux beautés qui sont très-patinables.
Mme de Chatillon plaidait au parlement de Paris contre Mme de La Suze. Ces deux dames se rencontrèrent tête à tête dans la salle du Palais. M. de La Feuillade, qui donnait le bras à Mme de Chatillon, dit d’un ton gascon à Mme de La Suze, qui était en compagnie de Benserade et de quelques autres poëtes de réputation : « Madame, vous avez la rime de votre côté, et nous avons la raison du nôtre. » Mme de La Suze, piquée de cette raillerie, repartit fièrement et en faisant la mine : « Ce n’est donc pas, monsieur, sans rime ni raison que nous plaidons. »
Comme on chantait un Credo à Saint-Paul, en méchante musique, Mme de Sévigné disait : « Ah ! que cela est faux ! » Puis, se retournant vers ceux qui l’écoutaient : « Ne croyez pas que je renonce à la foi ; je n’en veux pas à la lettre, ce n’est qu’au chant. »
Mme de Sévigné s’informant de la santé de Ménage, il lui répondit : « Madame, je suis enrhumé. — Je la suis aussi, dit-elle. — Il me semble, repartit Ménage, que selon les règles il faudrait dire : « Je le suis. » — Vous direz comme il vous plaira, mais pour moi je croirais avoir de la barbe si je disais autrement. »
« Je tenais un jour, dit Ménage, une des mains de Mme de Sévigné avec les deux miennes ; lorsqu’elle l’eut retirée, M. Pelletier me dit : « Voilà le plus bel ouvrage qui soit sorti de vos mains. »
Mme de Sévigné décidait la dispute de Despréaux et de Perrault en disant : « Les anciens sont plus beaux, mais nous sommes plus jolis. »