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correspondance la roncière

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À sa fille.


En mer, terminée à Reykjawik [1] le 17 juillet 1806.


Ma Bonne Petite Fille,

Je commence cette lettre en passant à Thurso, qui est à l’extrémité nord de l’Écosse. J’y ai mouillé hier soir : il faisait très mauvais temps, j’y suis resté toute la nuit ; ce matin, le temps s’étant amélioré, j’en suis parti à 9 heures : néanmoins, pendant que je t’écris, nous dansons encore pas mal. Mais nous allons assez vite, cela compense. Mes infortunés passagers vont tant bien que mal. Depuis le départ de France jusqu’à hier, nous avions toujours eu un temps magnifique. Il n’en est plus de même depuis que nous sommes dans l’Océan. Aussi les poissons ont déjà eu de quoi se régaler.

Ta maman t’aura raconté mon voyage jusqu’à Peterhead, et je lui ai mandé sommairement mon voyage dans les Highlands avec le Prince. Nous étions quatre : le Prince, d’Abrantès, Pisani et moi. Nous ne devions d’abord aller qu’à Aberdeen faire une petite excursion dans l’intérieur et revenir à bord le soir. Mais l’appétit vient en mangeant Et puis nous attendions une caisse d’instruments de physique qui n’était pas prête en partant de France, et qu’on devait nous envoyer à Aberdeen.

  1. Reykjavik, capitale de l’Islande, au sud-ouest de l’île.