Page:Correspondance intime de l'amiral de La Roncière Le Noury avec sa femme et sa fille, 1855-1871. T. 1,.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
32
correspondance la roncière

Le consul de France à Newcastle a fait notre bonheur. Il est bête à un point qu’on ne peut définir. Il est incompréhensible qu’on laisse un tel agent, surtout en Angleterre. Le Prince voulait en écrire de suite à M. Waleski, mais nous avons appris que le pauvre diable avait huit enfants, ce qui a paralysé tout notre amour-propre national.

Nous sommes partis de Newcastle à 9 heures du soir. Il pleuvait et il faisait jour comme en plein midi. Les femmes, dans ce pays-là, vont en canot comme les hommes. Après notre retour à bord le bâtiment a été entouré de petits canots pleins d’hommes et de femmes. Il y en avait où les femmes ramaient elles-mêmes, et d’autres où il n’y avait que des femmes, et les canots étaient tout petits. Il y avait cependant pas mal de mer. Nous sommes arrivés à Edimbourg le 19, à 10 heures du matin ; nous avons rejoint le Cocyte à l’entrée. Il va un tiers moins vite que nous, c’est désolant. C’est la faute de cette brute de ministre. Je suis allé en ville avec le Prince. Il y a une lieue du mouillage en ville, et un chemin de fer qui fait cela en un quart d’heure. Nous avions envoyé retenir un appartement dans un hôtel. Nous y avons reçu le consul, qui est très bien, frère du général Fleury. Puis nous sommes allés sous la pluie visiter Holyrood, le château, la ville, etc., etc., puis faire des emplettes, du moins le Prince, car je n’ai rien acheté. Il n’y a réellement rien qui en vaille la peine, le cachet local a disparu. J’ai pris un instant de campo pour aller faire ma visite au consul, et j’ai alors commencé cette lettre. Nous sommes ensuite revenus à 8 heures dîner et coucher à bord. J’avais fait entrer les deux bâtiments dans le port de Leith, où ils sont amarrés bord à quai, comme au Havre. Hier, 20, nous sommes partis à 6 h. 1/2 du matin, dans