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LA CROISIÈRE DE LA « REINE HORTENSE »

Adieu, chère enfant, je tombe de sommeil, et j’ai encore une lettre à écrire, et des instructions pour le Cocyte.


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Newcastle, 18 juin 1856.
Chère Enfant,

Je touche à Newcastle, d’où je t’écris. Nous sommes venus très vite ici, en sorte que nous serions arrivés à Edimbourg le 18, anniversaire de Waterloo, ce que je veux éviter. Nous allons rester quelques heures et visiter des mines de charbon. Nous avons eu un temps magnifique, par conséquent pas de malades, en sorte que tout le monde a été parfaitement en train. En somme nous commençons bien ; mais nous verrons la suite et la fin. Le Cocyte ne marche pas du tout ; nous ne l’avons pas attendu. Nous serons avant lui à Edimbourg. J’en veux sérieusement au Ministre d’avoir absolument voulu nous donner ce bâtiment qui nous retardera considérablement. J’ai très médiocrement dormi depuis mon départ, ayant toujours été près des côtes. Tout le monde est très gai à bord, ce qui contribue à me rendre triste. J’ai trouvé des joueurs de boston et des joueurs de tric-trac. Mes compagnons de voyage sont en outre d’excellents garçons. Je crois que cela ira sous le rapport moral, nous verrons le côté scientifique et naval. Adieu, chère enfant, je partirai d’Edimbourg pour Aberdeen [1]le 21. Je toucherai ensuite à Thurso.[2] d’où je partirai pour l’Islande. Je

  1. Aberdeen, port à 120 kilomètres au Nord-Est d’Edimbourg.
  2. Thurso, sur la côte Nord de l’Ecosse, à une vingtaine de kilomètres de la pointe Nord-Est.