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correspondance la roncière

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Paris, Amirauté, 97 novembre 1855.
Chère Enfant,

Je n’ai rien de nouveau. J’ai vu le Ministre ce matin, on n’en tire absolument rien. Je dîne chez le Prince ce soir. Il se plaint de ce que je ne le vais pas voir assez. Le roi de Sardaigne [1] et sa suite trouvent qu’on les a mal reçus. Ils devaient dans le principe arriver par les boulevards, mais il paraît que l’Empereur a su qu’on devait crier : Vive le roi constitutionnel ! On a donc changé l’itinéraire et il est arrivé par la rue de Rivoli.

Enfin il prétend que le prince Napoléon eût dû aller au devant de lui jusqu’à Lyon ou Marseille, et l’Empereur jusqu’à la gare. Au lieu de cela, le Prince n’a été qu’à l’embarcadère et l’Empereur au bas de l’escalier des Tuileries. Il cite le duc de Savoie, au-devant duquel Louis XIV a été jusqu’aux portes de Paris.

Il y a une revue aujourd’hui. J’aurais voulu y aller à cheval ; le Prince m’en aurait prêté un ; mais nous avons une séance à l’Amirauté et je suis rapporteur de l’affaire qui s’y traite.

Il y a demain un bal à l’Hôtel de Ville, mais je n’ai pas de billet.

Adieu, chère enfant, je t’embrasse et Babé.

  1. Victor-Emmanuel II (1820-1878). Monte sur le trône lors de l’abdicationde Charles-Albert son père (23 mars 1849). Auteur de l’unité italienne. Époux de l’archiduchesse Adélaïde d’Autriche. Père de la princesse Marie-Clotilde, femme du prince Napoléon,