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LA CROISIÈRE DE LA « REINE HORTENSE »

dement. C’est un voyage d’aller de mon lit à ma toilette.

Je commence à être un peu éreinté. J’ai hâte que cela finisse et d’aller te voir.

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Paris, 23 novembre 1855.
Chère Enfant,

L’amiral Fabvre est décidément nommé chef d’état-major de l’amiral Tréhouart.[1] Ce dernier m’a fait appeler ce matin et s’en est expliqué avec moi. Je ne crois pas que l’amiral Fabvre puisse rester longtemps dans cette situation. Toujours est-il qu’elle m’échappe. Je pense par conséquent que provisoirement, jusqu’à ce que j’aie pu me retourner d’un autre côté, tu ferais peut-être bien d’aller à Cherbourg, surtout pendant tout le temps que vont me prendre les travaux de préparation du tableau d’avancement au Conseil d’Amirauté. Le ministre m’a fait dire ce matin qu’il voulait que nous nous dépêchions. Je ne te cache pas que je suis profondément attristé de ne pas aller dans l’escadre comme chef d’état-major. Je vais y réfléchir.

Adieu, je t’embrasse et Babé.

  1. Amiral Tréhouart (1798–1873), se distingue à Navarin en 1827. Chef de la division navale de l’Argentine lors du conflit avec Rosas, remporte le succès naval d’Obligado en 1845. Remplace l’amiral Bruat à la tête de l’escadre en 1855. Sénateur en 1859. Amiral en 1869.