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LA CROISIÈRE DE LA « REINE HORTENSE »

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Londres, 14 septembre 1855.
Chère Enfant,

Je t’écris de Londres chez M. de Persigny,[1] où j’ai trouvé ta lettre.

Nous sommes allés droit à Portsmouth, où nous avons visité l’arsenal. Nous avons appris la prise de Sébastopol ; nous avons pavoisé et sommes partis à 4 heures pour Cowes, où nous étions à 6 heures. Le Prince a donné un punch à l’équipage en l’honneur de Sébastopol. Le lendemain matin, c’est-à-dire avant-hier, nous sommes partis à 7 heures dans deux voitures pour faire le tour de l′île. C’est un pays admirable, surtout le sud. Nous sommes venus coucher à Ryde, d’où nous sommes partis à 7 heures du matin hier pour Osborne et Cowes. À Cowes nous sommes allés visiter plusieurs yachts et nous avons fait route dans l’un d’eux pour Southampton. L’Ariel est venu nous joindre à moitié chemin et à 4 heures nous étions mouillés ; nous sommes partis à 5 heures par l’express pour Londres. Arrivés à 7 h. 20, nous avons trouvé à la station M. de Persigny, et le Prince et moi

  1. (1) Fialin, comte puis duc de Persigny (1808-1872). Prépare l’échauffourée de Strasbourg en 1838, coopère à l’affaire de Boulogne en 1840 ; condamné par la Chambre des Pairs à vingt ans de détention ; remis en liberté, travaille en 1848 à l’élection de Louis-Napoléon à l’Assemblée et à la présidence de la République ; participe au coup d’État du 2 décembre 1851 ; Ministre de l’intérieur (1852-1854) : ambassadeur à Londres (1855-1858) (1859-1860) ; ministre de l’intérieur ; démissionnaire après l’échec des élections de Paris en 1863. Avait épousé, en 1852, Mlle Ney de la Moskowa.