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LA CROISIÈRE DE LA « REINE HORTENSE »

terposer, disant que le prince Jérôme serait inquiet, etc. C’était absurde, parce que nous lui aurions envoyé de France par le vapeur. Enfin cela ne s’est pas arrangé, à mon grand regret Nous sommes alors partis par le vapeur, faisant remorquer le canot.

Nous sommes arrivés à 8 heures au Havre, et en allant à l’hôtel nous avons rencontré le prince Jérôme qui venait au-devant de nous. L’Ariel était arrivé à 4 heures et avait eu un temps épouvantable. Ce matin de bonne heure, je voulais faire sortir l′ Ariel du port, mais tous les pilotes m’ont dit qu’il faisait grand mauvais temps en mer, et par le fait tous les bâtiments relâchent, et un vapeur, qui arrive de la Tamise, m’a dit avoir eu un vrai coup de vent. L′Ariel ne pourra donc sortir qu’à la marée de ce soir. Nous verrons le temps qu’il fera. Voilà quarante-huit heures de perdues et qui sait quand cela finira ?

Je pense que nous serons mercredi à Londres où nous irons faire une escapade à Southampton pour voir des chevaux que le Prince veut y acheter. Adieu, chère enfant, je t’embrasse et Babé.

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En mer, près de l’île de Wight, 11 septembre 1855.
Chère Enfant,

Nous sommes arrivés à Plymouth avant-hier soir. Il a été impossible de garder l’incognito. Lord Gowley [1] avait avisé son gouvernement que le Prince devait faire

  1. Lord Gowley, ambassadeur d’Angleterre à Paris.