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LA CROISIÈRE DE LA « REINE HORTENSE »

menés un instant dans le jardin et puis nous sommes allés nous habiller, et avons été passer la soirée chez le prince Jérôme, où étaient la Princesse, M. Desprez et sa fille, Mme Ralfaëlli, femme d’un aide de camp du prince Jérôme, et une autre dame que je ne connais pas. Puis étaient là le général de Ricard, d’Abrantès et de France, De France devait venir avec nous ; mais outre qu’il déteste aller sur l’eau, je me suis bien vite aperçu qu’il avait là une bédide gonnaizance. Avec tout cela, il faisait un temps déplorable : grand vent, de la pluie, et l′ Ariel pas arrivé de Boulogne, Nous sommes partis de chez le Prince à 11 heures et nous sommes allés nous coucher.

Ce matin, je me suis levé assez tard, j’ai travaillé et puis je me suis mis à t’écrire ; nous devons déjeuner tout à l’heure, puis aller visiter les chantiers de M. Normand, puis voir une petite villa que le prince Napoléon voudrait acheter. Quant au programme de notre voyage, le Prince et moi seuls l’arrêterons. Les autres ont le mal de mer ; il n’y a pas moyen de s’entendre avec eux ; il faudra qu’ils marchent. Nous allons d’abord à Cherbourg, et de là probablement à l′île de Wight. Écris-moi à Cherbourg. Voilà le déjeuner. Adieu, chère enfant aimée, je t’embrasse.

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Le Havre, ; septembre 1855.
Chère Enfant,

Tu auras remarqué que ma lettre d’hier était timbrée de Trouville quoiqu’écrite au Havre. Voici ce que nousavons fait. L′ Ariel n’arrivant pas, nous avons imaginé de partir dans un grand canot appartenant au prince