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LA CROISIÈRE DE LA « REINE HORTENSE »

vanter. Elle n’a regardé avec soin que ce qui est dans le Panorama : les Gobelins, Sèvres et les Diamants. La Princesse Royale est laide et commune, le Prince de Galles a l’air d’un galopin scrofuleux. Je suis éreinté ; il n’est plus possible de trouver des voitures dans Paris, tous les cochers refusant de marcher pour des Français ; ils ne veulent que des Anglais. Il est temps que la police intervienne.

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Le Havre, 6 septembre 1855.
Chère Enfant,

Je n’ai pas pu trouver un instant pour t’écrire hier. Je comptais le faire de chez le Prince avant de partir ; mais il m’a fait causer tout le temps que j’ai été chez lui et l’heure du chemin de fer est arrivée.

Je suis arrivé au Palais-Royal à midi précis, heure prescrite. Nous nous sommes mis de suite à table ; le Prince, Ferri-Pisani, Varcollier et moi. Sont arrives alors deux de nos compagnons de voyage, amis du Prince. L’un est le colonel toscan Cipriani. C’est un grand maigre, à figure patibulaire, qui ressemble un peu à Don Quichotte, mais qui a voyagé dans le monde entier, par terre et par mer. Il est très intéressant à entendre. Il est souvent chez la princesse Mathilde. L’autre est le docteur Ivan, petit-neveu du docteur Ivan, chirurgien de L’Empereur. Celui-ci est, à ce qu’il paraît, un rouge effréné ; il était interné il y a encore peu de temps. Il était un des quatre délégués qui faisaient partie de la mission de M. de