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correspondance la roncière

à la suite d’une très longue maladie. Je me la rappelle très bien. M. Pasquier était directeur général des tabacs et frère du duc Pasquier [1] Nous avons refait connaissance et ils ont été très empressés pour moi. J’irai les voir ici, où ils ne restent plus que quelques jours.

M. de T., un de ces hommes dont on ne parle pas, B., par trop suffisant, et Mme de B. toujours la même, ne pensant qu’à l’argent, à l’exclusion de tout autre sentiment.

J’ai vu hier matin le Prince, qui est toujours très bien pour moi.

Il y a lundi un grand bal pour le roi de Portugal. J’ai trouvé hier, en arrivant, une invitation.


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Paris, 11 juin 1855.
Chère Enfant,

Tu crois que c’est pour le bal de l’Hôtel de Ville que je suis resté ? Pas du tout, c’est pour la soirée du Prince. Je savais qu’il s’était plaint à plusieurs personnes de ne plus me voir. Je l’avais entrevu chez la princesse Mathilde, et il m’avait témoigné là, comme toujours, beaucoup d’attention.

Je suis allé hier à la messe des Tuileries. L’Empereur

  1. Duc Pasquier (1767-1862). Conseiller d’État en 1810, ministre de la Police (1810-1814) ; directeur général des Ponts et Chaussées au retour de Louis XVIII en 1814 ; garde des sceaux dans le cabinet Talleyrand (9 juillet-23 septembre 1815) ; président de la Chambre des représentants, en 1816 ; garde des sceaux dans le cabinet Richelieu (1817-1818) ; ministre des Affaires étrangères sous Decazes et Richelieu, président de la Chambre des Pairs en 1830, chancelier de France en 1830, membre de l’Académie française en 1842, duc en 1844.