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correspondance la roncière

le Pélican pour les faire passer de là sur le d’Assas en rade. Mais une fois que Leurs Majestés ont été à bord, ils n’ont pas trop compris pourquoi on voulait les faire changer de bâtiment, et avec raison. Ils sont donc restés sur le Pélican.

L’Austerlitz est resté douze heures échoué sur la côte d’Angleterre, à côté de Douvres. Les malles de la suite de l’Empereur ne sont arrivées à Windsor que le lendemain soir de l’arrivée ; Mme de Montebello n’a pas pu s’habiller pour le soir de l’arrivée. Mme de Malaret, qui est, je crois, l’autre dame d’honneur de l’impératrice, est heureusement de la taille de cette dernière, qui lui a prêté des habits. Les officiers de la suite ont du rester dans leurs habits de voyage, auxquels ils se sont contentés de donner un coup de brosse.

Adieu, chère enfant aimée, je t’écris du Conseil d’amirauté, où les quatre vice-amiraux sont à parler autour de moi.

Je t’embrasse.

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Paris, le 21 avril 1855.
Chère Enfant,

M. Hamelin([1] est ministre de la Marine ; c’est le plus pitoyable choix que l’on pouvait faire ; Fortoul [2] m’a

  1. Hamelin(1796-1864), vice-amiral en 1848, commande la flotte à l’expédition de Crimée. Amiral en 1854. Ministre de la Marine de 1855 à 1860, puis grand chancelier de la Légion d’honneur.
  2. Fortoul (1811-1856), professeur aux Facultés de Toulouse et d’Aix, député des Basses-Alpes à l’Assemblée législative, ministre de la Marine et de l’instruction publique après le coup d’État.