LA CROISIÈRE DE LA REINE HORTENSE
La partie de la correspondance de l’amiral de La Roncière
qui a été retrouvée commence en 1855. De toutes les lettres
antérieures qui ont certainement existé, — car chaque fois qu’il
quittait son foyer, le marin écrivait presque quotidiennement
à sa femme, — nulle trace ne reste. La lacune est regrettable,
car, pendant cette période, La Roncière a été mêlé à la crise
du Levant en 1840 et surtout il a joué un rôle très-important
dans l’expédition de Crimée comme commandant du Roland.
Les premières lettres datent de 1855, quand La Roncière,
promu capitaine de vaisseau, a été appelé au Conseil d’amirauté,
Nous en reproduisons quelques-unes, qui laissent déjà
entrevoir une personnalité originale. La Roncière est entraîné
par l’humeur vagabonde du prince Napoléon tantôt dans de
rapides courses en Normandie, tantôt à travers les moors des
Highlands. Ceci nous introduit au récit pittoresque de la
grande croisière accomplie dans l’été 1856 à bord de la Reine Hortense en Islande, au Groenland et dans les pays Scandinaves.
Ce récit, comme tous ceux qui suivront, de caractère
particulièrement anecdotique, est adressé à la fille du navigateur,
Mlle Marguerite de La Roncière Le Noury. La fin du
chapitre (n° 31) est composée de brefs billets écrits en 1857
qui effleurent tous les sujets d’actualité et mettent en lumière
l’intimité de La Roncière et du prince Napoléon.