Page:Correspondance intime de l'amiral de La Roncière Le Noury avec sa femme et sa fille, 1855-1871. T. 1,.djvu/54

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préface biographique

Sauvetage des naufragés, du Yacht-Club de France, membre de presque toutes les sociétés savantes à l’étranger, habitué du Jockey-Club et de plusieurs autres grands cercles parisiens, il faisait face à une correspondance formidable, prononçait des discours, présidait des régates, assistait à des expériences de sauvetage, à des congrès, voyait défiler dans son petit appartement de la place Vendôme l’élite des hommes politiques, des explorateurs et des savants, donnait dans son château de Cracouville, près d’Évreux, des réceptions où il se plaisait à réunir toutes les personnalités marquantes de son département, ne refusait son concours et sa présence à aucune fête, à aucune réunion de bienfaisance ou de politique et, de front avec tout cela, menait une vie mondaine qui continuait à faire de lui ce qu’on appelait déjà une figure bien parisienne.

Sa santé, cependant, déclinait. Atteint depuis longtemps par une affection grave de la vessie, il voyait les crises se rapprocher, de plus en plus douloureuses. En 1880 l’état devint aigu, et il mourut au printemps de 1881 (14 mai) après de dures souffrances.

Pendant tout le cours de cette longue maladie le prince Napoléon, qui, en politique, avait achevé de se séparer de lui, ne laissa point passer un jour sans envoyer aux nouvelles ou sans venir Lui-même en prendre, témoignant à la baronne de La Roncière Le Noury et à sa fille, de la manière la plus touchante, son inquiétude et son chagrin. Au jour des obsèques il tint à conduire le deuil avec ses fils, les princes Victor et Louis.

L’histoire s’est montrée assez sévère à la mémoire de ce Prince pour qu’il soit juste de lui reconnaître, à côté des inégalités et des erreurs d’un grand esprit, la noblesse de cœur dont témoigne ce trait d’une amitié persistante et fidèle.

L’amiral n’était pas un catholique pratiquant, mais il