Page:Correspondance intime de l'amiral de La Roncière Le Noury avec sa femme et sa fille, 1855-1871. T. 1,.djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxix
préface biographique

« tion, celui que les Turcs craignent et honorent le plus ». C’est Mgr Lavigerie alors directeur de l’Œuvre des Ecoles d Orient, qui s’écrie : « Honneur à ce brave et généreux commandant de La Roncière Le Noury qui, résumant en lui tous les instincts bienfaisants de notre marine, a réussi par d’admirables efforts à prévenir tant de désastres et à réparer tant de maux ! »

« Dès son arrivée à Beyrouth, le commandant de la station avait télégraphié au gouvernement ; et c’est au reçu de sa dépêche que fut décidé l’envoi sur la côte de Syrie d’une division de l’escadre de la Méditerranée et d’un corps expéditionnaire de 6 000 hommes. L’arrivée de ces forces rendait inutile la présence de la Zénobie, et M. de La Roncière partit pour la côte de la Palestine, rentrant ainsi dans l’exercice de son commandement général en Orient, que les circonstances l’avaient amené à concentrer un instant en Syrie »

L’arrivée du contre-amiral Jehenne devant Beyrouth avait été pour La Roncière une déception. Sans doute avait-il espéré que les vaisseaux envoyés sur les côtes de Syrie seraient placés sous ses ordres. Son commandement allait finir ; il n’en demanda pas le renouvellement.

Les étoiles de contre-amiral (4 mars 1861) et le poste de chef d’état-major et de directeur des mouvements de la flotte au ministère de la Marine l’attendaient à Paris. Le marquis de Chasseloup Laubat allait avoir en lui, de 1861 à 1865, un collaborateur éminent, et on peut dire que, pendant ces quatre années, il fut une sorte de sous-ministre dont l’influence et l’autorité ne firent que s’accroître jusqu’au jour où le ministre, représenté comme ne voyant que par les yeux de son chef d’état major, voulut montrer, en le renvoyant à la mer, qu’il pouvait se passer de lui.

Tout de suite le nouveau contre-amiral avait apporté dans les bureaux du ministère ses habitudes d’initiative