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ORIENT 207 •croyable de toutes les choses de la famille et est seule¬ ment un peu sourde. Il y a dans la maison trois filles : une grande, de seize ans, Pauline ; une de huit, Marie, et une de six, Georgina ; une quatrième, Delphine, qui a douze ans, est au couvent à Nice, et un fils de quinze ans est au collège à Vienne. Mme de Châteauneuf est toujours excessivement distinguée. Mais elle est bien changée, on ne se douterait pas qu’elle a été une des jolies femmes qu’il y ait eu ; il est vrai qu'elle a quarante-huit ans passés. Son mari est un bon garçon, de beaucoup de bon sens. La fille aînée, très bien sous tous les rapports ; les deux petites filles très bien élevées. Arrivé là à 4 heures du soir, j’y ai dîné et couché, et le lendemain nous sommes partis tous ensemble à 7 heures du matin pour Nice. Je les avais invités à déjeuner à bord à 10 h. 1/2, et il fallait alors qu’ils fussent en ville de bonne heure pour les leçons des enfants. Ils y vont une ibis par semaine, justement ce jour-là. Ils n’ont pas de voiture, ne venant qu’une fois par semaine en ville et s’étant tout à fait retirés du monde. Pour aller à Nice, ils descendent à pied la grande côte en haut de laquelle est Gairaut, et en bas une voiture de louage, prévenue d’a- vance, les attend. Ils ont néanmoins une grande fortune qu’a laissée à M. de Châteauneuf une de ses tantes, Mme de Sainte-Agathe, que j’avais connue aussi à Nice en 1843, quand j’y suis venu avec La Susse. De Nice, je suis allé de suite à Villefranche à bord. A 10 h. 1/2 les Châteauneuf sont arrivés, père, mère et les trois filles, plus un abbé qui réside avec eux, instituteur du fils : j’avais invité aussi le Consul, et, de fil en aiguille, nous étions quatorze à déjeuner au lieu de dix. Le nombre de quatorze est le maximum que je puis placer, et on est un peu serré ; j’avais ainsi six Châteauneuf, le Consul, son