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correspondance la roncière

faisant remarquer à l’Impératrice la galanterie de l’Empereur pour les femmes, elle répondit « Que voulez-vous ? Elles se jettent toutes à sa tête. » Et c’est vrai. A dieu

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Paris, 12 mars 1857.
Chère Enfant,

Je ne sais absolument rien de nouveau, si ce n’est que le P. Ventura [1], qui prêche aux Tuileries le dimanche, y dit toutes sortes d’excentricités politiques. Mais l’Empereur ne veut pas entraver la liberté de la chaire. L’Impératrice, qui se croit ultramontaine, trouve cela charmant. Dimanche dernier il a tonné contre l’Université.

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Paris, 21 mars 1857.
Chère Enfant,

J’ai travaillé hier et aujourd’hui à relire les épreuves de la relation de notre voyage faite par Choiedski [2] pour y corriger les hérésies nautiques. C’est un peu trop ampoulé, et je n’imagine pas que cela ait beaucoup de succès. Il n’y aura pas moins de 600 à 700 pages d’un grand in-octavo. J’en ai relu à peu près un quart. Il y en

  1. Le P. Ventura (1792-1861), Jésuite, puis Théatin, surnommé le Bossuet italien ; polémique contre les doctrines de Maistre et de Bonald ; défend Lamennais ; assiste au conclave qui élit Pie IX ; conseille au Pape des réformes libérales ; se déclare partisan de l’unité de l’Italie sous l’autorité pontificale ; vient en France après la Révolution de 1848 ; prêche le carême de 1857 aux Tuileries ; voit son discours sur « les morts de Vienne » condamné par l’index ; se soumet.
  2. Croisière de la Reine Hortense dans les mers du Nord.